LECTURES D'ÉTÉ
J’ai lu, depuis quelques semaines, beaucoup de
livres de vers. Les poètes, bien que notre époque
ne les favorise pas d’une attention très encourageante, demeurent nombreux et se montrent d’une
remarquable activité. Ils publient beaucoup et leur
apport dans la production littéraire annuelle est
considérable. Dans l’amas des volumes de toutes
sortes, les leurs se recommandent par une coquetterie typographique particulière et se distinguent
d’ordinaire par le soin avec lequel ils sont présentés. Parmi la banale et médiocre fabrication du
livre moderne, les poètes font effort pour donner à leur œuvre un aspect avenant et agréable.
Ils surveillent le choix du papier et des caractères.
Les livres de vers conservent, pour la plupart, les
bonnes traditions de la librairie.
J’aime beaucoup, chez les poètes, cette préoccupation et elle me touche même assez, surtout lorsque je me dis que la majorité de ces volumes, petits
ou gros, très soignés et, par conséquent, coûteux,
représentent pour l’auteur un sacrifice pécuniaire