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Page:Régnier - Portraits et Souvenirs, 1913.djvu/113

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LECTURES D'ÉTÉ 107

blême que je signale et non, après tout, de le résoudre.


Ce sentiment de condescendance amusée et de réserve un peu réticente, je le retrouve dans le livre posthume de Jean Moréas, intitulé : Réflexions sur quelques poètes. J’ai pris, l’autre jour, ce volume, paru il y a quelques mois, parmi les recueils de vers mis de côté pour mes lectures estivales. Il y était fort à sa place, car Moréas a mêlé à ses « réflexions » de nombreuses citations. Je relève ce fait qui marque assez bien le caractère de l’ouvrage de Moréas ; ce n’est point à proprement parler un ouvrage de critique, mais bien plutôt une suite d’opinions et de remarques. Aussi l’auteur s’interrompt-il volontiers pour céder la parole à l’un des poètes dont il se plaît à nous entretenir, d’ailleurs fort agréablement et fort judicieusement.
Néanmoins je crois bien que ces « réflexions » n’ajouteront pas grand’chose à la gloire très solide et très méritée de Moréas. La renommée de l’auteur des Cantilènes, du Pèlerin passionné et des Silves demeurera exclusivement une renommée de poète. Moréas occupe une très haute place dans la poésie contemporaine et son œuvre en résume