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Premiers poèmes


EN FORET

On quitte la grand’route et l’on prend le sentier

Où flotte un bon parfum d’arôme forestier.


Dans le gazon taché du rose des bruyères,

Surgissent, çà et là, des ajoncs et des pierres.


Un tout petit ruisseau que verdit le cresson

frôle l'herbe, en glissant, d’un rapide frisson.


Nul horizon. Le long de cette sente étroite

Une futaie à gauche, un haut taillis à droite.

Rien ne trouble la paix et le repos du lieu ;

Au-dessus, un ruban très mince de ciel bleu