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VII


Chaque matin le carrosse vide de M. de Portebize s’arrêtait à la grille de Mlle  Damberville où Bourgogne et Basque venaient régulièrement chercher leur maître. Depuis le soir du souper il n’était pas sorti de chez la danseuse. Vers midi, il faisait dire à ses gens de s’en retourner et de ne point manquer d’être là, le lendemain. Les deux drôles qui, depuis deux heures, bavardaient avec le portier, décampaient donc ; mais, au lieu de monter derrière la voiture, ils s’installaient commodément à l’intérieur sur les coussins et se faisaient tranquillement ramener à l’hôtel comme des personnes de qualité.

Ils avaient averti M. Laverdon, quand il vint, comme de coutume, pour coiffer M. de Portebize, de son aventure amoureuse et, par les soins de M. Laverdon, la chose se répandit vite en tous lieux. Certes, Mlle  Damberville n’en était point à sa première frasque ; elle mettait à ses amours une liberté hardie ; mais le bruit de son dernier choix était redoublé par l’esclandre qu’en faisait partout M. de Gurcy.

Le chevalier promenait sa fureur et ne décolé-