Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/284

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II


Certes, M. de Galandot eût pu facilement s’enquérir du palais où habitait le cardinal Lamparelli. Tout le monde lui en eût indiqué l’édifice monumental non loin du Monte-Cavallo, et il avait dû, plus d’une fois, en ses promenades, passer devant la haute porte où deux hercules engainés supportent de chaque côté le fardeau d’un grand balcon de ferronnerie qui montre à son centre le blason aux trois lampes d’or allumées de gueules qui sont les armoiries du dignitaire.

Chacun eût donc pu, aussi bien que de la demeure cardinalice, le renseigner également de l’accès qu’on pouvait trouver auprès du prélat. Rome, en effet, est fière de ses cardinaux. Leurs personnes, leurs caractères et leurs mœurs sont l’occupation favorite, au public comme au privé, autant de la société que du populaire qui aime à savoir ce qu’ils font et, à tout le moins, à répéter ce qu’on en dit. Une pareille ville, toute de prêtres, de moines, de sacristains, où presque tout tient de près ou de loin à l’Eglise, est fort curieuse, naturellement, des personnages ecclésiastiques et surtout de ceux qui, dans une cité papale, contribuent par leurs