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VIII


M. de Galandot ne quittait plus la maison d’Olympia. Il y habitait une chambre isolée au fond d’un long couloir. C’est là qu’on l’avait transporté en pâmoison, le jour de l’accident bizarre qui lui était survenu si mal à propos ; ce fut entre ces quatre murs blanchis à la chaux qu’il revint de son évanouissement et, sur le grand fauteuil de chevet, qu’abattu encore de la secousse, il fit la connaissance d’Angiolino. Le drôle se présenta à lui sous les espèces d’un frère d’Olympia. Il joua son rôle avec assurance, se confondit en protestations de toutes sortes, jura, la main sur le cœur, de sa reconnaissance qu’un si digne seigneur voulût bien s’intéresser à eux, laissant entendre à M. de Galandot que sa présence dans la maison serait tenue à honneur tant qu’il la voudrait bien prolonger, que sa sœur et lui seraient heureux de la considération que ne manquerait pas de leur apporter une marque si publique de sa bienveillance. À mesure qu’il parlait ainsi, M. de Galandot sentait croître son embarras, comme si sa brusque entreprise de l’autre jour eût offensé d’avance les devoirs de l’hospitalité.