Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/370

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Francavilla fit deux fois le tour de la cage, l’air outragé, puis, tout à coup, il avisa le singe blanc qui toussotait tristement, vint à lui, le pinça, et attendit. L’impotent regarda autour de lui, comme pour implorer le secours de ses ouailles, puis il se résigna, toussa encore et se mit à grimper aux barreaux de la grille. Il montait péniblement, se haussant et retombant, s’efforçant de nouveau et s’arrêtant essoufflé et endolori. Sa robe relevée montrait le poil rare de ses cuisses maigres. Il n’avait pas de culottes. Les deux clefs d’or tintèrent faiblement.

Lamparelli eut un nouvel accès de rire.

— « Tu le vois, tu l’as vu ! criait-il en tirant le grand laquais par la manche. Dis, réponds ! Est-ce qu’il ne ressemble pas à Onorelli ! Là, regarde, quand il se gratte… Il est malade, très malade. Il va mourir. Ah ! Ah ! Ah !… »

Il resta un moment silencieux. La salive coula du coin de sa bouche, puis, sa lèvre essuyée, il se tourna vers M. de Galandot, debout auprès de sa caisse dont il avait soigneusement plié en quatre la serge verte.

— « Il va falloir maintenant habiller ces gaillards-là… Tu feras venir Cozzoli pour les mesures, tu sais, Cozzoli, celui qui habite rue del Babuino… Tu iras bien me chercher Cozzoli… Tu diras aussi à Angiolino que tout va bien, continua-t-il en baissant la voix et d’un ton confidentiel ; le blanc va mourir et ils me nommeront ; ils ne pourront pas faire autrement que de me nommer. Ce n’est pas comme l’autre fois, tu sais, quand ils ont élu Ono-