Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/371

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relli. Non, non… Regarde-les, je les tiens tous en cage ; ils y sont tous, de Palizzio à Francavilla, tous, tous, et ce niais de Tartaglia, et ce fou de Barbivoglio, et Botta, et Benariva, et le Ponte-Santo, et les deux Terbano, le gros et le petit, et Orolio, le punais, et les autres, et les Français, et les trois d’Espagne, et le Polonais, et je n’ai pas oublié Tartelli le jésuite ; non, tous, tous, et il faudra bien qu’ils me nomment quand ils seront las d’être ici et qu’ils auront assez de manger des noisettes creuses et des amandes rances et de se gratter la fesse. Tu peux lui dire que je les tiens, à Angiolino. »

Il s’arrêta un instant et demeura bouche béante sans pouvoir trouver la suite de son discours.

— « Et ce bon Angiolino, que devient-il, demanda-t-il tout à coup, cet Angiolino de mon cœur ? Voyons, le sers-tu bien ? au moins es-tu un fidèle serviteur, toujours là quand il t’appelle ? Tu ne le laisses pas seul au moins ? Entends-tu, Giorgio ? Il n’est pas comme toi qui m’as laissé tomber sur le nez. »

Et Lamparelli se mit à pleurer tout doucement. Le grand laquais haussa les épaules, se toucha le front et, poussant du coude M. de Galandot, fit, par derrière, un pied de nez au cardinal qui bégayait tout bas en pleurnichant :

— « Toi, tu es…tu es…un…bon…servi…teur… »

Mais la voix du vieillard fut tout à coup couverte par une clameur aigre et furieuse.

La dispute du macaque Palizzio et du babouin Francavilla recommençait de plus belle, et tous