grande toile d’araignée lui pendait au coude, et au fond de sa culotte s’arrondissaient deux larges cercles de jaune d’œufs où, dans la croûte durcie, des plumes et des duvets demeuraient collés. Cet accoutrement bizarre formait la plus surprenante figure de carnaval qu’on pût voir et expliquait la poursuite des vauriens et leur acharnement contre ce mannequin hétéroclite. Mais ce qui portait au comble la singularité de cette silhouette et ce qui fit éclater de rire Angiolino et Olympia fut de voir M. de Galandot entièrement chauve, sauf quelques longs cheveux gris épars, et sans sa perruque ordinaire que les polissons étaient en train de se disputer sur la place, rués les uns contre les autres, avec force horions, à la conquête de ce bizarre trophée dont le pauvre M. de Galandot tâtait furtivement l’absence sur sa tête dénudée.
Elle le resta. Jacopo chercha en vain une autre coiffure au fond des malles de M. de Galandot. Elles étaient vides et ne contenaient plus de vêtements de rechange. Les douze perruques et les douze habits pareils apportés autrefois de Paris se trouvaient à présent usés. Aussi, le lendemain, quand il se réveilla, éprouva-t-il une singulière surprise.
À peine levé, il alla en chemise à la recherche de son costume habituel, mais il n’en restait plus que les souliers à boucles. Les autres pièces en étaient tellement souillées de crottes de poules et d’œufs écrasés qu’on avait dû les jeter aux ordures et faire appel, pour les remplacer, à la garde-robe de Jacopo, Angiolino n’ayant rien voulu