Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/401

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sieur le Français, est d’être ridicule. Cela est familier à votre nation et je ne m’en étonne pas. Pardonnez-moi ma franchise, Monsieur, mais elle vient à vous voir ainsi le jouet d’un drôle et d’une drôlesse qui vous dépouillent, vous bernent et se moquent de vous. C’est votre choix, donc je n’ai rien à y redire. J’ai cru pourtant, et vous m’en excuserez sans doute, ne point devoir souffrir qu’en ma présence et à ma vue on traitât de la sorte un gentilhomme de votre état et de votre âge. Voilà tout. J’ai fait cela pour moi et non pour vous, car il ne m’était pas agréable de savoir que les souliers avec lesquels je marchais avaient été cirés par un homme de condition, transformé en maraud. Nous autres Anglais, nous respectons dans l’homme sa nature et sa qualité, mais les gredins en question ne semblent guère se soucier de la vôtre. J’ai mis donc quelque arrêt à leur familiarité, mais soyez bien sûr qu’une fois que j’aurai le dos tourné, Monsieur le comte, vous retomberez à l’office et que ni mes remontrances ni l’habit vert que vous portez ne vous en garantiront point. »

M. de Galandot suivait attentivement le discours de l’Anglais. M. Tobyson le toisa, puis se mit à rire bruyamment. Sa grosse figure rouge s’empourpra.

— « Plus je vous regarde, Monsieur, plus je remarque que vous n’avez rien de ce qu’il faut pour manier de pareils coquins. Si encore vous aviez des poings solides, de la taille et du nerf, je vous en enseignerais bien la manière. La leçon