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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

 

Eh bien ! restez dans votre indifférence !
Dormez, puissants, sous vos lambris dorés ;
L’humble de cœur, l’enfant de l’indigence
Sont par Jésus les premiers appelés.
        Gloire et louanges à l’Éternel,
        Avec les anges chantons l’Emmanuel.

Mais s’il leur donne ici la préférence,
N’attendez pas qu’il offre à leurs regards
Un Salomon dans sa magnificence,
L’or d’un Crésus, la pourpre des Césars.
        Gloire et louanges à l’Éternel,
        Avec les anges chantons l’Emmanuel.

Non ! en retour de ces biens périssables,
Des dons divins, les plus rares faveurs,
Un pur torrent de grâces ineffables
Sont les trésors qu’il destine à leurs cœurs.
        Gloire et louanges à l’Éternel,
        Avec les anges chantons l’Emmanuel.


1832.

LE DERNIER JOUR DE L’ANNÉE.

        Tu fuis enfin fatale année,
        Source d’éternelles douleurs !
        Enfin ta course terminée
        Un instant fait trêve à nos pleurs.
Tout souriait au jour de ta naissance,
Notre horizon paraissait s’éclaircir ;
Ton cours fâcheux trompa notre espérance,
        Ne croyons plus à l’avenir.

        À combien de malheurs en proie
        Ton règne nous a-t-il laissés ?
        Heures de plaisirs, jours de joie,
        Par le deuil furent remplacés.
Quand le fléau qui dévastait le monde,[1]
Nous décima, nous avons su mourir :
Du plomb mortel la plaie est plus profonde,
        Ne croyons plus à l’avenir.


  1. Le choléra asiatique.