Page:Répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, compilé par J Huston, vol 1, 1848.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


        L’inévitable maladie
        Sur nous répand son venin ;
        L’art le combat par son génie,
        Elle résiste, et cède enfin.
Mais qu’opposer au plus affreux des crimes ?[1]
De coups de feu l’air vient de retentir !…
On a frappé d’innocentes victimes !…
        Ne croyons plus à l’avenir.

        L’an expire ; un autre succède :
        Aux maux qui nous ont accablés,
        Vient-il apporter le remède
        Nos vœux seraient-ils donc comblés ?
De Dieu sur nous l’œil bienveillant s’abaisse.
Et sa bonté se lasse de punir ;
Faibles humains, que votre haine cesse,
        Et nous croirons à l’avenir.

        Puisse aux rigueurs de la fortune
        Le nouvel an mettre une fin,
        Et que d’une mère commune
        Les enfants se donnent la main.
Il est bien temps, dans la même carrière,
Que les partis aillent se ré unir :
Fils égarés, rentrez sous la bannière,
        Et nous croirons à l’avenir.


1833.

PREMIER JANVIER.

Faibles jouets du vent emportés dans l’espace,
Sur l’éphémère album nous en marquons la trace.
Au capricorne heureux nous sommes revenus,
Célestes voyageurs par le ciel soutenus ;
Celui qui la créa conduisant notre sphère,
Dans l’océan des ans guidant notre carrière,

  1. Le meurtre de trois canadiens, tués le 21 mai 1832, par une compagnie de soldats qui fit feu sur une foule de citoyens, dans la grande rue St. Jacques, à Montréal. Ces citoyens se nommaient Languedoc, Billette et Chauvin.