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LE RÉPERTOIRE NATIONAL.


        Vous que la foi rendit mes pères,
Apôtres saints, recevez mon amour !
        Du cœur d’un fils les vœux sincères
        Sont d’imiter vos vertus chaque jour.

        À votre voix enfant docile,
J’irai semer la parole du Christ ;
        J’irai bénir le champ fertile
Tant arrosé des sueurs de vos fils.

        Aimer, bénir toute sa vie
Ceux que Jésus enfanta sur la Croix,
        C’est une part digne d’envie
Pour qui l’adore et médite ses lois.

        Que le bonheur, terre bénie,
Soit à jamais le prix de ta bonté.
        Moi, jusqu’au soir de cette vie,
Je redirai ton hospitalité.


A. J. Ginguet.[1]


1836.

LA MISÈRE DU PEUPLE.

    Portant le poids du jour,
Le laboureur, homme d’ouvrage,
    Affronte tour-à-tour
La chaleur, le froid et l’orage ;
Il prépare dans la saison
Des grains qu’il dépose dans l’aire :
Ainsi le peuple a sa misère,
Et la justice est sa moisson

    Quand l’ombre est encor loin,
Devant sa lampe qui scintille,
    L’artisan avec soin,
S’occupe au sein de sa famille,

  1. M. Ginguet était prêtre français ; il naquit en 1796 près de Nancy. Il vint en Canada en 1835, et fut successivement employé à la desserte de différentes paroisses du diocèse de Montréal. Il rédigea près de deux ans les Mélanges Religieux ; il est mort le 21 février 1846.