Pour mériter le faible gain
Qui nourrit ses fils et leur mère :
Ainsi le peuple a sa misère,
Et dans ses maux trouve son pain.
Peines, labeurs, efforts
Du marchand sèment la carrière ;
Les soins minent son corps,
Et le sommeil fuit sa paupière ;
Il donne sa virilité
Pour une vieillesse prospère :
Ainsi le peuple a sa misère,
Sa richesse est sa liberté !
Sur l’abîme des mers
Le marin brave la tempête ;
Vents, rochers, foudre, éclairs,
Tout le poursuit, rien ne l’arrête :
Mais ses vieux ans de tant de maux
Auront le repos pour salaire :
Ainsi le peuple a sa misère,
La liberté, c’est son repos !
Le soldat dans les camps
Se dévoue et se sacrifie ;
Il veille ou dort aux champs ;
Combat ou meurt pour la patrie :
La gloire est le prix mérité
Du sang dont il rougit la terre :
Ainsi le peuple a sa misère,
Et sa gloire est la liberté !