NOTES.
1. La chanson nationale, par excellence, des Canadiens-français,
À la claire fontaine, est une belle imitation d’une vieille ronde française
qui se chante encore dans certaines parties de la France. Comme on le
voit en comparant les deux mélodies, le poète canadien a rendu avec
plus de bonheur d’expression, avec plus d’âme, avec plus de poésie, les
sentiments d’un amant malheureux, que le poète français. Le canevas
a tellement été changé et embelli par la broderie, que nous pouvons
réclamer, comme poésie canadienne, ce chant si naïf et si suave à nous
transmis par nos aïeux et que nous transmettrons à nos arrières-neveux ;
car, comme le dit très bien La Harpe, en citant les emprunts faits par
des grands poètes à des poètes médiocres : les esprits supérieurs
prennent leur bien où ils le trouvent. Voici la ronde française, telle
que nous la donne M. Charles Monselet, dans une nouvelle, publiée
cette année, et portant le titre de « La Bouteille vide et la Feuille de Rose » :
Dans l’eau d’une fontaine |