Page:Répertoire universel des femmes celebres T1 1836.pdf/30

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croient qu’elle était fille de Guillaume III, dit Tête d’Etoupe, duc de Guienne, probablement le même que ce comte de Poitou. Helgaud dit qu’elle était italienne, ou venue d’Italie ; et, suivant cet auteur, elle fit bâtir le monastère de Saint-Frambault, à Senlis ; mais ce qu’on ne révoque point en doute, c’est qu’elle est la tige maternelle de la maison régnante. Adélaïde vivait encore en 987, après le couronnement de Hugues Capet.

ADÉLAIDE ou ADÉLAIS de Maurienne ou de Savoie, reine de France.

Elle était fille aînée de Humbert II ; sa mère, nommée Gisle ou Gizèle de Bourgogne-Comté, était nièce du pape Calixte II. Elle épousa en 1115 Louis VI, dit le Gros, roi de France ; et ce mariage fut conclu à la sollicitation d’Yves, évêque de Chartres, comme on l’apprend par une de ses lettres : c’est la 23ge. Le prélat y remontre à Louis que les intérêts de la religion et ceux de l’État exigent qu’il épouse Adélaïde.

« Elle est, dit-il dans cette lettre, d’un âge convenable, d’une naissance illustre, et passe pour avoir beaucoup de vertu et de mérite : on respecte ses sentimens, on estime ses mœurs. C’est enfin une alliance que le Ciel approuvera, et à laquelle applaudiront tous ceux qui prennent sincèrement vos intérêts. Ce mariage, ajoute-t-il, est d’autant plus nécessaire, que vous êtes sans en fans, et que, si vous mouriez sans laisser de successeur, il serait à craindre qu’on ne vît naître des désordres et des factions qui déchireraient cruellement la France : au contraire, par la naissance d’un prince, la paix de l’État et celle de l’Église sont assurées. »

Adélaïde vécut dans une grande union avec le roi son époux, pendant vingt-deux ans ; elle eut de lui six