mante Fille ! ét je regrette bién qu’il faille y-renoncer ! Je veus prendre encore quelque-temps pour me-decider, depeur de me-preparer un long repentir ; ét toi-même tu ne voudrais pas que j’agiſſe avec precipitation,
1 octobre.
Je me-ſuis-promené hièr après-diner plus
de deux-heures avec le bon Religieus dont je
t’ai-deja-parlé, mon Pierre. Je ne ſaurais te
rapporter le centième des amitiés qu’il m’a-faites :
nous voila, je penſe, amis pour la
vie, ét il me l’a-plusieurs-fois-aſſuré. Ce n’eſt
pas de ces Devots ſcrupuleus, qui defendent
tous les plaisirs, ét qui ne derident jamais ;
il permet qu’on ſ’évertue unpeu ; lui-même
grave de petits ſujets trèsgais à ſes momens-de-loisir,
ét il ſe-prête à de petites parties
honnêtes. Par-exemple, après notre promenade,
nous avons-goûté dans le jardin du
Couvent, avec deux ou trois de ſes Amis,
outre quelques Religieus, que le p. D’Arras
a-vus-paſſer, ét qu’il a-appelés. Il eſt-fort-confideré
dans la Maison, où les Superieurs
le laiſſent-agir à-ſa-fantaisie. Il eſt d’une
bonne Famille, ét jouit d’une forte penſion,
qu’une Sœur unique, richement établie, lui
paye exactement : il ne l’emploie qu’à ſe-faire-aimer
de tout le monde ; auſſi les meil-