Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/112

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trèsfraidement, quoiqu’auparavant elle eût-accoutumé de lui faire bon-accueil, lorſqu’il venait me demander. J’étais-ſurpris qu’il reſtât, malgré l’air-d’ennui qu’elle ne prenait pas la peine de lui deguiser ; dans ces cas-là, moi, je fuis à-toutes-jambes. Enfin, impacientée, pouſſée à-bout, elle m’a-prié de lui donner la main pour retourner chés elle, m.r Loiseau ſe-diſposait à nous ſuivre : elle l’a-durement-prié de ſ’en-diſpenſer. Il m’a-paru tout-interdit. Nous alions nous-éloigner ; mais nous-nous-ſommes-aperçus que Tiénnette était-ſortie : il a-falu l’attrendre, Pour-le-coup, j’ai-trouvé m.r Loiseau bién-indiſcret de ne pas nous laiſſer ! il voyait notre depit (car je commençais d’en-montrer), ét paraiſſait n’en-tenir-compte. Nous eſperions pourtant de nous en-defaire à-force de duretés, lorſque l’arrivée de m.me Parangon a-renverſé tout notre petit ſyſtème. Elle ſ’était-trouvé-indiſposée, ét avait-quitté la table pour venir ſe-mettre-au-lit. Elle a-prié m.r Loiseau de remener ſa Cousine ; ét moi, j’ai-couru chercher quelques cordiaus dont elle m’a-dit qu’elle avait-besoin.

Tiénnette était auprès d’elle quand je ſuis-revenu ; elle n’a-rién-voulu prendre, ét m’a-paru fort-tranquile, aſſés même pour que je continuaſſe la lecture du Livre que j’avais-commencé la veille : j’ai-vu comme le Marquis épouse m.lle De-Freval. En-achevant, j’ai-lâché ſans reflexion, Ah ! qu’ils ſont heu-