Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/120

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cié m.r Parangon de ſes bontés ; J’ai-dit que m.me Paleſtine ét m.lle ſa Fille me-fesaient beaucoup d’honneur, ét que je tâcherais de m’en-rendre-digne. — S’il eft ainſi, je vous repons de tout (a-repris m.r Parangon) ; ma Femme, à qui j’ai-communiqué mon projet, m’a-fait quelques objections… Mon Enfant, les Femmes ſont comme cela ; elles vous accueillent ; vous ſourient ; vous les crayez bién-portées. pour vous ; ét tout-d’un-coup vous-vous-apercevez que vous ne tenez rién. Par-exemple, n’eſt-il pas vrai que vous auriez-penſé que ma Femme desirait votre bién ? ét cependant elle ſ’y-oppose : il n’eſt pas juſqu’à cette bonne-piéce de Tiénnette, devant quî j’ai-parlé, qui n’ait-dit ſon avis : M.lle votre Cousine peut trouver un Parti conſiderable, un Medecin,… un Homme-de-robe,… que ſais-je ?… — Cela ne me-ſurprend pas, Monſieur (ai-je repondu) ; vos bontés pour moi ſont ſi-grandes ! — Laiſſons-là mes bontés ; puiſqu’il faut vous le dire, vous convenez à Manon, ét je ſers ſon gout, qu’elle a-combattu longtemps ! elle m’a-dit même qu’elle vous. en-avait-fait ſoufrir ; elle voulait ſe-vaincre, honteuse d’aimer un Jeunehomme qui ſortait de ſon Village ; enfin, elle craignait mes râilleries à votre ſujet. La pauvre Enfant ne me-connaiſſait guère ! Je vois loin ; vous promettez, ét vous ſurpaſſerez unjour, avec de l’application. Tel qui ſe-crait fort-audeſſfus de vous : vous verrez dans quelquetemps.