Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/119

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fait-present : c’eſt un ouvrage admirable ! je ne ſavais comment la remercier.

En-revenant, m.r Parangon m’a-demandé ce que je penſais des Perſones chés quî nous avions-ſoupé ? J’ai-repondu, que c’était de bién aimables Dames ; que m.me Paleſtine était une Femme reſpectable, qui m’avait-rapelé ma Mère ; que m.lle Manon était une jolie Fille comme ma Sœur Urſule, ét que m.lle Claudon, ſœur-ainée, me-paraiſſait d’un bon caractère ét d’une humeur fort-douce. Hébién (a-t-il continué), vous leur convenez auſſi : je conſidère vos Parens, ét je veus vous regarder comme ſi vous étiez mon fils ; j’ai-resolu de vous donner Manon. Vous demeurerez chés votre Bellemère après votre mariage ; vous y-ſerez comme ſi c’était chés vos Père ét Mère-de-S★★, en-un-mot, comme garſon ; je redoublerai mes ſoins pour vous former ; vous pourrez vous-livrer ſans inquiétude à l’étude de notre art, au-moyén de l’aisance où ce mariage va vous mettre : car m.me Paleſtine, qui vous regarde déja comme l’appui de ſa vieilleſſe, fera trèsbién les choses ; elle eſt-riche, ét ſa Fille-aînée, qui eſt d’une ſanté chancelante, ſ’eſt-decidé pour le celibat ; vous aurez tout unjour. Sans d’auſſi grands avantages, quelque bonnevolonté que je me-ſente pour vous, je ne me-preſſerais pas : mais il faut ſaisir l’occasion aux cheveus, lorſqu’elle ſe-presente ;… à-moins… que ce ne fût pas votre ſentiment -? J’ai-remer-