Aller au contenu

Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a-paſſé près de nous : il m’a-fixé d’un air-de-connaiſſance, ét en-ſ’éloignant, il ſ’eſt-retourné deux ou trois-fois pour me-regarder J’ai-été ſur-le-point de le ſuivre, pour lui faire quelques queſtions : mais la conſideration que je dois au e p. D’Arras m’a-retenu. À notre retour, ma Pretendue eſt-venue prendre notre Mère ét nos Sœurs, ét elle les a-menées chés ſa Mère. J’ai-profité de ce moment pour achever ma Lettre, ét m’entretenir avec moimême dans la ſolitude ; car j’ai besoin de me-recueillir unpeu.


30.me) (Le Même, au Même.

[Il decouvre la tromperie qu’on lui veut faire.]

1750.
11 octobre.


Pierre ! ô Pierre !… je ſuis hors de moi !… je ne ſaurais-écrire… Ah-Dieu ! qui l’aurait-penſé !, Tous les Monſtres de l’enfer verſent leur poison ſur mon pauvre cœur !… Lis, mon Frère, lis la Lettre incluse ! ét ſi tu le peux, commande à ton indignation ; pour moi, je m’abandonne à tous les mouvemens de la rage.

M.me Parangon, à Edmond.

Il n’eſt plus temps de diſſimuler, monſieur ; le ſilence, dans les circonſtances où je vous fais, deviéndrait un crime pour moi. On vous trompe ; on veut vous deshonorer ; Manon (que le ſecret que je vous devoile ne paſſe pas vos lèvres !) Manon eſt-enceinte… elle l’eft… de mon Mari. Voila quelle eſt la cause d’une precipitation qui ſans-doute a-dû vous ſurprendre. On m’éloigne parceque