Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/153

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Je crayais, mon Ami, que le Billet ſerait plus-doux… Ah ! que dis-je ! dans quels termes faudrait-il donc qu’il fût-conçu, pour être plus-obligeant ! on ne t’y-parle que de toi !

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Le p. D’Arras eſt-venu-m’interrompre ; il nous a-tous-menés faire un tour de promenade ; enſuite il nous a-conduits dans ſon Couvent, ét les Femmes ſont-entrées dans le jardin, avec la permiſſion du Gardién ; on nous y-a-ſervi une colacion. Je ſuis-enverité-confus de toutes ſes bontés. Il doit ſouper ce-ſoir avec nous. Il nous a-dit mille-choses à l’avantage de ma Pretendue ; ét nous l’écoutions tous avec bien du plaisir. En-revenant, il m’a-parlé en-particulier, ét m’a-entretenu ſur des choses que j’avais-toujours-envisagées ſous un point-de-vue bién-diferent ! Il a-été-queſtion de la jalousies il m’a-cité des coutumes de certains Peuples, qui ſont-toutafait-ſingulières ; ét il aſſaisonnait ces traits hiftoriqs de raisons ſi-palpables, que je ſentais bién que le bonſens était pour lui, quoigue cela me-repugne encore un peu, Il m’a-promis de me-faire lire les Ouvrages curieus où ſont toutes ces hiſtoires : ce qui me-fera-plaisír ; car jaime l’inſtruction ; ét cela eſt neceſſaire, ſur-tout dans mon art, pour donner des idées, ét fournir des ſujets-de-composition. Durant cette converſation intereſſante, ét comme nous traverſions le chemin de Seignelais (où eſt m.me Parangon avec Urſule ét Tiénnette), un Jeune-homme