Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/167

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representa que j’alais faire un éclat fâcheus ; que je devais attendre le retour de m.me Parangon ét repondre à ſa confiance. Elle n’eut pas de peine à me perſuader, mon cœur m’en-disait autant. Où trouver une Maitreſſe, une Amie comme Madame ? Je me-retirai dans ma petite chambre, où je pleurai bién-amèrement les triſtes effets de ma fuite de chés mes Parens : juſques-là je l’avais-crue excusable ; mais les ſuites qu’elle avait-deja-eues, celles qu’elle avait encore, m’en-fesaient-ſentir toute la temerité.

» Depuis ce moment, m.r Parangon ne me dit plus rién : la tranquilité renaiſſait dans mon cœur. Les fraideurs de m.lle Manon craiſſaient visiblement ; j’y-parus-inſenſible : les dedains les plus-marqués ſuccedèrent ; elle ſ’attachait à m’avilir par les ſervices les plusbas… Que me-fesait tout cela ? Ma veritable Maitreſſe m’eſtimait ; elle daignait me l’écrire. Je ne parlais plus à m.r Loiseau ; mais je le voyais ; J’êtais-tranquile, preſque ſans remords.

» Ici commence un nouvel ordre de choses. Il avait-été-reglé par Madame, que vous ne viendriez à-la-maison qu’à ſon retour. Mais le ſejour qu’elle a-fait à Paris, ayant-été beaucoup plus-long qu’elle ne le penſait (on presume que le retard a-été-occasionné par m.r Parangon), vous futes-mandé le trois ou quatrième mois : on avait des raisons pour cela. À votre arrivée, m.r Parangon ap-