Je prends ici la liberté d’aſſeurer de mes tres-humbles civilités meſdemoiſelles vos Filles ; leur ſouhaitant à l’une ét à l’Autre le meſme bon-heur que à mes Enfans.
25 novemb..
Si tout a-reüſſi, chèr Père, c’eſt à vous que
je le dois ; vos ſages conſeils ét votre adreſſe
ont-ſauvé mon Epouse ét moi-même, ſans me-brouiller
avec mes Parens, ni avec mes Amis,
parmi leſquels m.me Parangon tiéndra toujours
le premier rang. Mon Père viént d’écrire
la Lettre que nous demandions : ma Sœur eſt
avec m.me Parangon ; elles ſont-inſeparables,
ét leur mutuel attachement augmente le bonheur
dont je jouis par vos ſoins. Je penſe
comme vous, que c’eſt ſur la chère Urſule
qu’il faut compter, pour faire ma paix avec
tout le monde. Quî-que-ce-ſait ne ſoupçonne
mon mariage : nous le decouvrirons lorſque
tout ſera bién-diſposé. Mais, ce que je ne
puis me-laſſer d’admirer, c’eſt comme les circonſtances
ſe-ſont-reünies ! Tout était-prêt ;
tout était-ſigné ! vous precipitiez mes Parens ;
vous les troubliez au-point que m.r Parangon
vous a-cru fou ! Je regardais endeſſous comme
vous jetiez de-côté le contrat, les regîtres ;
tout cela diſparaiſſait ſans affectacion !
Qu’il eſt facile de tromper la candeur, la draiture
ét la ſimplicité ! que cette noble confiance