20 decemb..
Ça eſt-decidé, mon Edmond ; notre mariage
à Fanchon ét à moi, ſe-ſera dans un-mois ;
prepare-toi donc pour dans ce temps-là, à-celle-fin
d’y-venir avec Urſule : Et ſi m.me Parangon
voulait nous en-faire-l’honneur,
auſſi-bién que m.lle Tiénnette, notre Père,
notre Mère, ma Pretendue ét moi nous en-aurions
bién de la joie : ét voici pour cet
effet une Lettre de notre chèr Père, ci-incluse :
de ton côté n’oublie rién pour les y-engajer.
Je ſuis-ſûr de Celle que j’épouse,
mon Edmond ; Ça n’eſt pas comme les Filles
de la Ville, qui embraſſent le visage de l’Un,
ét donnent leur main à baiser à l’Autre, comme
je l’ai-vu ſur une eſtampe chés un Chanoine
d’Au★★. Te voila debarraſſé : ſonge que tu
es encore trop-jeune pour penſer au mariage ;
attens que tu ſaches ton état, ét laiſſe à la
bonne dame Parangon le ſoin de te chercher
une Famme ; car il ſera moins-dangereus d’en-recevoir
une de ſa main, que de celle de ton
bon Maître. Oh ! le fin-matois, comme il
nous engeolait par ſes beaus-diſcours ét par
ſon air benin ! Notre Père ét notre Mère ne
peuvent ſ’en-taire, quand nous ne ſommes
que nous-trois. Ta d.lle Manon prend le bon-parti ;
car il paraît qu’elle va ſe-faire-religieuse.
Et toi, mon Ami, ſonge à te bién-