Aller au contenu

Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vaise-humeur ; rappelons des idées plus-riantes,

Tu me-fais envisager pour l’avenir une vie fort-agreable : je m’en-trace le tableau d’avance. Nous ſerons-unis ; nous-nous-verrons tous les jours : j’eſpère que nous pourrons unjour reconcilier m.me Parangon avec ma Famme : alors nous ſerons une petite ſociété charmante, dont tu ſeras le filosofe ét le directeur. Je desire vivement cet arrangement, ét je travaille dès-à-present à le preparer. M.me Parangon m’a-toujours-tant-fait d’amitiés, que j’eſpère beaucoup d’une âme auſſi-belle que la ſiénne…, Je vais reconduire la petite Cousine.

Adieu, chèr Mentor : modère tes plaisirs, ét menage ta ſanté pour Ceux qui t’aiment.

P.-ſ. Si tu n’as-pas-encore-gravé ta dixieme figure, attens mon retour ; J’ai-deſſiné une ſituacion qui te-plaira.


48.me) (Le Même, au Même.

[Voici bién encore un autre peril.]

1751, 23 janvier.


Represente-toi, chèr Père, un Vaiſſeau voguant ſur une mer orageuse ; tantôt fesant route, ét tantôt jeté ſur les côtes opposées à celles où il tend : tel eſt mon cœur depuis quatre-jours, que la petite Cousine eſt-partie. L’occupacion qu’elle me donnait, m’avait, pour-ainſi-dire, fermé les ïeus ſür les attraits de toutes les autres Fammes : les ſiéns n’étaient cependant pas les plus-dangereus… Depuis