Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/36

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que j’écrivais ; ét elle ſ’eſt-mise à rire, en-disant : — Étpuis il-y-a, étpuis il-y-a ; ét ſon Ane qui joue un rôle — ! Et elle-a-chuchoté je-ne-ſai-quoi à m.r Parangon ; qui eſt-venu lire ma Lettre, ét qui a-ri, ét qui m’a-dit, qu’il me voulait apprendre à mieus-écrire que ça (apparemment dicter, car mon écriture eſt aſſés-belle) ; ét moi, je n’en-ſerai pas-fâché, quoiqu’il m’ait-rendu bién-honteus ; car je-ſens que je dicte-mal, vu que je-n’ai-jamais-composé de-moimême ; étquand j’écrivais pour mes thèmes de latin, m.r le-Curé me-dictait tout, ne me laiſſant rién à-faire de mon eſtoc… Mais je-finis bién vite, depeur que la Rieuse ne vienne encore regarder, ét ſe-moquer de moi ; car j’entens le bon m.r Parangon qui lui-dit : — Sa Lettre eſt naïve, mais elle n’eſt-pas ſi-bête !… Je ſuis, mon chèr Frère,

Votre trèshumble & trèsobéiſſant
ſerviteur, Edmond Rameau.


J’aſſure de mes reſpects nos chèrs Père ét-Mère ; j’embraſſe Urſule ét tous nos autres Frères-ét-Sœurs ; ét bién des complimens à Fanchon-Berthier. Et je te-dirai que comme j’alais-fermer ma Lettre, le bon m.r Parangon m’eſt-venu-dire, qu’il nous alait-donner Un de ſes Elèves, pour nous-mener toutpartout parla Ville : ét Georget vous-contera ça.