lui lisais un Livre, où ſe trouve l’Epître d’une certaine Ariadne, à un Traître nommé Thesée qui l’avait-abandonnée dans une île deserte, pendant qu’elle était-endormie Au-milieu de ma lecture, je jetai les ïeux ſur Tiénnette, ét je la vis toute-en-larmes, Ô mondieu, qu’elle était aimable comme ça ! Enverité… Mais elle ſert. Elle me fait quelque-fois-ſonger à Fanchon ; ton aimable Maitreſſe eſt du même caractère que Tiénnette. Que je te trouve heureus !… Crois-tu que ſi Laurote était moins-jeune, elle vaudrait Fanchon ? Mais ne m’en-parle pas.
Je t’écris comme à-bâtons-rompus, ét je quitte quand je n’ai plus rién à-dire. Bonſoir, mon Pierre ; aime toujours bién.
jour de la
Saint-Pelerin.
Celle-ci, mon Edmond, eſt pour repondre
à la tiénne, qui me donne bién-à-penſer !
C’eſt ce qui fait que je n’ai-pas-osé la montrer
à notre Père, ni même à notre Mère.
Car tu ſais comme ils ſont-delicats ſur l’honneur ;
ét ta frequentation avec Tiénnette ne
leur ferait-pas-plaisir. Et tu ſens bién que
ſ’ils ſe-ſont-opposés a l’inclination que tu
commencais à te ſentir pour Laurote, ét ça,
parcequ’elle eſt de village, ét qu’il te faut