Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/60

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pas d’Enfans, ét qu’on ne doive en-heriter, il n’eſt qu’un Etranger pour ſes Neveus. J’ai-vu même des Gens-mariés, qui oublieraient qu’ils ont un Père ; ſi tous les ans l’usage n’était pas d’aler ſe-faire-inſcrire chés lui au 1.er de janvier. Juge à-present, mon pauvre Pierre, du cas que l’on ferait de ta parenté à-la-quatre !

Je te charge de dire à notre chèr Père, en-l’aſurant de mon profond reſpect ét de ma filiale tendreſſe, que m.r Parangon l’attend jeudi prochain pour paſſer mon brevet ; ét comme le temps de mon apprentiſſage ne courra que de ce jour-là, je le prie de ne pas differer. On voulait remettre juſqu’au retour de m.me Parangon ; mais elle n’a-pas-encore-de-ſitôt-fini les affaires qui la retiénnent : ainſi, on paſſera toujours le brevet, d’autant que mon Maître le ſouhaite.

Embraſſe pour moi nos Frères ét Sœurs : dis à Urſule qu’elle a-tort de ſe-plaindre, ét qu’elle eſt toujours presente à ma penſée : Je ſuis, ét ſerai à-jamais pour elle, comme pour toi,

Le plus affectionné des Frères.


8.me) (Le Même, au Même.

[On commence à le flatter, ét il y-prend goût.]

1750.
17 auguste,
jour de la Vierge.


Depuis que mon brevet eſt-paſſé, m.lle Manon commence à ſ’humaniser unpeu avec mol ; elle daigne me-parler, ét quelquefois me ſourire. Malgré la connaiſſance que j’ai de