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Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/66

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ſeront pas riches ; une bonne dot les flatera. Sans cela, je ſuis trop-honnête, pour abuser de la confiance qu’ont en-moi Ceux qui me donnent leurs Enfans pour Élèves. Je demeure avec l’aſſurance que vous me ſeconderez, chèr Père,

Votre, &c.


10.me) (Reponſe du p. D’Arras.

[Il admire comme on ſ’y-était-pris pour ſubjuguer l’eſprit d’Edmond.]

1750.
18 auguſte.


La jolie Cousine m’avait-deja-prevenu ; j’accepte : envoyez, ici demain, à huit heures, votre petit Campagnard : il ſera bién-recalcitrant, ſi je n’en-viéns pas à-bout.

La manière dont m.lle Manon m’a-raconté que vous-vous-y-étiez-pris avec ce Jeune-garſon, eſt trés-filosofique, ét prouve que vous avez une parfaite connaiſſance du cœur humain. Comment donc ! je n’aurais-pas-mieux-fait ! vous l’aviliſſez, vous le faites-manger à la cuisine, afin-qu’il ſe mette naturellement fort-audeſſous de vous ; m.lle Manon l’a-rebuté, humilié, mortifié, pour qu’il ſentit davantage le prix de ſes bontés, quand elle en-aurait ! Mafoi ! pour une Fille de dix-neuf-ans, c’eſt l’entendre ! ét la Jeuneſſe d’à-present a-bién-raison de craire qu’elle a plûs d’eſprit, de ſens ét de maturité, que les Vieillards d’autrefois ! Je vous ſeconderai ; mais ne m’ayez qu’une obligation mediocre ; ce ſera vous qui aurez-tout-fait.