Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que j’ai-trouvé tant d’expreſſion à vos deux tableaus, que je veus les multiplier par mon burin ; vous ſavez ce qu’il vaut.

Adieu, chèr Parangon : ne m’épargnez jamais dans tout ce qui vous regardera, même indirectement ; un ſervice que vous me fourniſſez l’occasion de vous rendre, eſt un vrai plaisir que vous me faites.

P.-ſ. Et cette chère Moitié, quand reviéndra-t-elle ? Je la crayais une ange ; mais elle eſt femme, je le vois à ſon goût pour la Capitale.


11.me) (Pierre, à Edmond.

[Je conſeille dans celle-ci comme un Homme ſans-experience.]

1750.
19 auguſte,
jour de notre
fête paroiſſiale.


Mon chèr Frère : Voici une journée où nous aurions-bién-desiré de t’avoir ! À-dîner, mon Père nous a-tous-fait-ranger autour de lui, ét nous a-donné ſa benediction, ét double à moi, pour que je te la rende, comme par la presente je te la rens de tout mon cœur, mon chèr Edmond. Ét puis notre bonne Mère nous a-fait nos parts de gâteau ; ét comme elle tenait la tiénne pour la donner aux Pauvres, elle ſ’eſt-mise à-pleurer. Et notre Père lui a-dit : — Femme que vous Êtes, votre Fils eſt-il donc au milieu des Loups ét parmi des Aſſacins, que vous le pleurez ? alons, du courage ! il faut ſe priver de ſes Enfans pour leur bién ; ét je compte auſſi de mettre Urſule à la Ville-. Ét notre