Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/71

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ſingulière me retint ; c’était comme ſ’il l’avait-embraſſée… Je ne pus resiſter à la tentation de regarder par le trou-de-la-ſerrure ; ma tête imprudemment appuyée, pouſſa la porte, ét j’apercus mon Maître qui tenait dans ſes bras… une Jeune-fille, dont je ne voyais pas le visage, mais qui ne pouvait être que la Cousine de ſa Femme, puiſque je venais d’entendre ſa voix. Tout ce qu’il y-a, c’eſt qu’elle avait une robe que je ne vis pas à m.lle Manon dans la journée. Elle paraiſſait d’abord le rebuter ; j’entendais qu’elle lui disait, mais fort-bas, ét d’une voix que je ne diſtinguais pas bién, Que m.me Parangon était ſur-le-point d’arriver, ét qu’il falait commencer à ſe-contraindre. (Commencer -! ai-je-dit en-moi-même !) m.r Parangon ne ſ’eſt-pas-rendu à cela, aucontraire : ét comme ils ont-changé de place, je n’ai-pas-osé-reſter, àcause d’un petit bruit, qu’a-fait la porte, en-la-pouſſant, ét elle ſ’eſt-trouvée refermée, quand je me-ſuis-rapproché : ainſi je n’ai-pu-rién-voir davantage : mais je n’ai-pas-entendu que Celle qui était dans la chambre ſe-defendît.

Je me ſuis-vîtement-retiré, quand ils ont-r’ouvert. J’étais tout je-ne-ſais-comment. Je ſuis-deſcendu dans la falle : j’ai-voulu me-mettre à deſſiner ; je ne fesais rién-qui-vaille : j’ai-été me-diſſiper dans le jardin ; tout m’y-deplaisait : Enfin je ſuis-paſſé dans la cuisine ; j’y-ai-trouvé Tiénnette qui rentrait, ét qui m’a-paru-fort-échauffée. J’étais ſi-decon-