6 ſeptemb.
Mondieu ! que ta Lettre m’a-fait de plaisir !
Je l’ai-montrée en-partie à Tiénnettes ét elle
a-pleuré à-chaudes-larmes avant de voir ſon
article ; ét quand elle l’a-eu-vu, elle a-pleuré
plus-fort : elle m’a-dit qu’elle eſperait un-jour
regâgner l’eſtime d’un auſſi-honnête-Garſon
que toi. C’eſt bién-doux, mon
Pierre ! ét ce que tu as-marqué d’elle eſt-bién-dur !…
Mais c’eſt par un bon motif, ét
Tiénnette elle-même t’approuve, d’après
cette idée-là. Parlons d’autres choses.
À-tout-moment je me pers dans les mœurs de la Ville : (mœurs, ça veut dire usages, conduite, façons-d’agir) : Qui l’aurait-penſé ?… Ô mon Frère ! ce n’eſt qu’à toi que J’ose decouvrir ce myſtère-là… Je ne ſais par où commencer… Hièr, m.r Parangon ét m.lle Manon… Oh ! ceſt bién-mal ! Je n’aurais-pas-cru que m.lle Manon… Enfin donc, hiér, j’alais chercher quelque-chose dont j’avais-besoin au-deſſus de la chambre de m.me Parangon : cette chambre n’eſt-jamais-ouverte ; cependant je crus y-entendre la voix de m.lle Manon ; la curiosité, un panchant que j’ai à me trouver où elle eſt, me firent-approcher, ét prêter l’oreille. Je fus bién-ſot, quand j’entendis auſſi m.r Parangon ! J’alais me-retirer ; mais une chose