Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/70

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12.me) (Reponse d’Edmond.

[On voit par celle-ci que la Ville l’a-deja-bién-changé ! Il commence à parler de m.lle Edmée.]

1750.
6 ſeptemb.


Mondieu ! que ta Lettre m’a-fait de plaisir ! Je l’ai-montrée en-partie à Tiénnettes ét elle a-pleuré à-chaudes-larmes avant de voir ſon article ; ét quand elle l’a-eu-vu, elle a-pleuré plus-fort : elle m’a-dit qu’elle eſperait un-jour regâgner l’eſtime d’un auſſi-honnête-Garſon que toi. C’eſt bién-doux, mon Pierre ! ét ce que tu as-marqué d’elle eſt-bién-dur !… Mais c’eſt par un bon motif, ét Tiénnette elle-même t’approuve, d’après cette idée-là. Parlons d’autres choses.

À-tout-moment je me pers dans les mœurs de la Ville : (mœurs, ça veut dire usages, conduite, façons-d’agir) : Qui l’aurait-penſé ?… Ô mon Frère ! ce n’eſt qu’à toi que J’ose decouvrir ce myſtère-là… Je ne ſais par où commencer… Hièr, m.r Parangon ét m.lle Manon… Oh ! ceſt bién-mal ! Je n’aurais-pas-cru que m.lle Manon… Enfin donc, hiér, j’alais chercher quelque-chose dont j’avais-besoin au-deſſus de la chambre de m.me Parangon : cette chambre n’eſt-jamais-ouverte ; cependant je crus y-entendre la voix de m.lle Manon ; la curiosité, un panchant que j’ai à me trouver où elle eſt, me firent-approcher, ét prêter l’oreille. Je fus bién-ſot, quand j’entendis auſſi m.r Parangon ! J’alais me-retirer ; mais une chose