Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/89

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fait !… Ehbién, mon Enfant, j’ai-tout-vu ; mais abſolument tout ce qu’on peut voir… Nous ſommes-ſortis m.lle Manon ét moi : m.r Parangon eſt-alé chés ſon Ami le Medecin, un Francmaſſon, ét l’un des meilleurs Biberons de la Ville. Après avoir-remis m.lle Manon chés ſa Mère, je ſuis-vîte-rentré : j’ai été au cabinet : j’ai-refermé la porte vitrée à la cléf, ét j’ai-tiré le rideau. Une bonne heure ſ’eſt-paſlée avant que j’entendiſle Perſone. Enfin l’appartement de m.r Parangon ſ’eſt-ouvert, ét je me-ſuis-trouvé à-portée de m’éclaircir. J’ai-d’abord-aperçu m.r Parangon : le cœur me-battait comme ſi c’eût-été m.lle Manon ou Edmée que j’alais voir avec lui. Je formais cent projets, ſans m’arrêter à auqu’un ; car tantôt je me-promettais de detruire l’erreur de m.r Loiseau ; tantôt je prenais la resolution de garder le ſilence. Enfin Tiénnette a-paru : je ne l’ai-reconnue qu’à ſes habits, parcequ’elle avait le visage couvert… Je crais qu’effectivement, elle n’accorde des choses ſi-honteuses à m.r Parangon, que malgré elle ; car j’ai-vu bién des difficultés, ét j’ai-même-entendu-comme pleurer. Cependant, où eſt donc la neceſſité de ſe-proſtituer de la ſorte ? Ô Loiseau ! pauvre Loiseau ! comme on abuse de ta bonne-foi !… Cependant il y-a là-dedans du Mmicmac, qui me-paraît inconcevable… Je ne ſerai plus temoin de pareille ſcène ; celle-ci me-fesait ſouffrir ; J’y-ai-trouvé quelque-