je penſe : j’approuve tout, vos raisons ſeraient les miénnes : mais prenez y-garde ! Edmond n’eſt pas un ſot. Vous me-direz que c’eſt tant-mieux. Oui, pourvu que la resolution que vous m’avez-exprimée dernièrement ſait auſſi durable, qu’elle m’a-paru ſincère. Ne vous preparez pas de regrets, ni à moi des reproches : je ſerais au-deseſpoir de tromper Edmond, dans le ſens que je l’entens ; car ſ’il eſt heureus, il ne ſera-pas-trompé.
16 ſeptemb.
L’interêt que vous inſpire Edmond m’a-flatée
plûſque vous ne ſauriez imaginer : il
eſt-fait pour être-aimé ; tout le monde aura
mes ïeus ét mon cœur, dès qu’il ſ’agira de
cet aimable Jeunehomme. Vous me-demandez,
ſi ma resolution eſt-ſolide ? Quoi !
c’eſt vous qui me-faites cette queſtion ! Elle
eſt-inviolable, elle eſt-ſacrée ma resolution ;
croyez-en l’amour ét l’honneur… Que les
derniers ſacrifices m’ont-coûté !… Je meritais
cet affreus ſupplice ! Edmond ſera-heureus,
ſi ma tendreſſe ét ma fidelité peuvent
contribuer à ſon bonheur. Quant à la fortune,
dont vous ne parlez pas, les arrangemens
ſont tels, que vous demanderiez de la
moderation : mais Maman ét ma Sœur ſ’en-font
un cas-de-conſcience. Soyez donc tranquil ;
mais attaquez vivement le prejugé,
depeur d’accident. Je crains beaucoup cette