Page:Réunion des sociétés des beaux-arts des départements, volume 27, 1903.djvu/726

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chef de cabinet du ministère et M. Fourichon se disposant à prendre un commandement, M. Girette resta seul détenteur de ces cahiers.

Le 3 septembre, Garneray réclama une réponse.[1] On nomma alors une nouvelle commission adjoignant, à M. Girette, Jal historiographe[2] et M. Gueydon, capitaine de vaisseau[3]. Le rapport émanant de cette seconde commission, signé Girette et daté du 14 octobre 1849, donna comme conclusions : 1o que l’auteur se tenant sur l’extrême limite qui sépare le récit historique du roman et bien que le fond reposât incontestablement sur des faits réels, il était difficile d’y voir des faits historiques ; 2o que ces manuscrits ne pouvaient être publiés sans avoir été remaniés complètement et débarrassés d’un certain caractère d’exagération ; 3o que, s’il était impossible d’en faire l’objet d’un crédit supplémentaire, du moins les accepterait-on avec reconnaissance pour être conservés dans les archives de la marine, en en faisant insérer des fragments soit dans les Nouvelles Annales, soit dans quelque recueil plus répandu ; 4o qu’enfin on le recommanderait au ministre de l’Intérieur et au ministre du Commerce pour l’exécution sur toile ou sur porcelaine des tableaux représentant les faits d’armes auxquels il avait pris part.[4]

Le 11 janvier 1850, il rentra en possession de ses écrits. C’est après qu’il dut se décider à les utiliser lui-même puisque les premiers récits parurent dans la Patrie en 1853.

Garneray ne fut décoré que le 21 janvier 1852. « Point solliciteur et d’humeur parfois un peu rude, il reçut tard la croix qu’il avait méritée et comme soldat et comme artiste.[5] »

En 1855, l’invention d’une toile à peindre dite extra-souple et imputrescible lui valut une indemnité annuelle, l’approbation de l’Académie des Beaux-Arts et une médaille d’argent de la Société d’encouragement à l’Exposition universelle.

  1. Il avait quitté Sèvres et habitait Paris, rue des Martyrs, 24.
  2. Jal (Auguste), 1795-1873. Conservateur des archives au ministère de la Marine, littérateur couronné par l’Académie française.
  3. Louis-Henri comte de Gueydon (1809-1886). Contre-amiral, 1854 ; préfet maritime à Lorient, 1858, puis à Brest ; vice-amiral, 1861 ; gouverneur de l’Algérie, 1871.
  4. Dossier officiel, cote CC, 7, ministère de la Marine.
  5. Le Siècle, 15 septembre 1857.