Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/131

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précieux dans ma partie. Edvinski choisissait les grenats, les séparait suivant les couleurs, et je souffrais moins de voir mon pauvre enfant ne pas devenir une bouche inutile ; car les regards du besoin que je voyais tomber par foi sur lui, me déchiraient, et je prenais, sur ma faible portion pour qu’on n’enviât pas la sienne. Mères ! vous le savez, il n’est de privations pour nous, que celles qu’éprouvent nos enfans…

Le lendemain nous fut annoncé par la montre à répétition du Chevalier de Morsall, car ne voyant jamais le jour, c’était-là notre seul guide. « Belle Pauliska ! me dit ce vieillard aimable, avec sa loyauté chevaleresque ; vous savez si dans tous les tems les hommes durent faire leur bonheur de sauver à votre sexe aimant et faible, la fatigue, les soucis,