son éducation soignée. Une petite bibliothèque
choisie, un esprit fin et annonçant
l’instruction la plus solide,
un herbier, mille détails recherchés
m’étonnèrent par dégrés, et j’appris
bientôt que Jeanna, véritable prodige
de beauté et de talens faisait l’admiration
des contrées voisines ainsi que
des voyageurs. J’avais ouï parler à Ust
de la belle Hongroise ; mais je n’espérais
pas que le sort me conduirait
si près d’elle. J’en fus ravie et pris
une double part à son bonheur et à
celui de Solamor.
Le souper frugal fut touchant par la cordialité des bons montagnards et l’ivresse du bonheur qui se lisait dans les yeux des amans. « Solamor n’est pas riche, me dit le vieillard, mais il a les trésors de l’ame ; c’est le plus brave homme du Ré-