Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 139 )


son éducation soignée. Une petite bibliothèque choisie, un esprit fin et annonçant l’instruction la plus solide, un herbier, mille détails recherchés m’étonnèrent par dégrés, et j’appris bientôt que Jeanna, véritable prodige de beauté et de talens faisait l’admiration des contrées voisines ainsi que des voyageurs. J’avais ouï parler à Ust de la belle Hongroise ; mais je n’espérais pas que le sort me conduirait si près d’elle. J’en fus ravie et pris une double part à son bonheur et à celui de Solamor.


Le souper frugal fut touchant par la cordialité des bons montagnards et l’ivresse du bonheur qui se lisait dans les yeux des amans. « Solamor n’est pas riche, me dit le vieillard, mais il a les trésors de l’ame ; c’est le plus brave homme du Ré-