sommeil que je faignais, s’endormit
à son tour. Je respirais à peine de
peur de l’éveiller. Lorsque une heure
après je le crus profondément assoupi,
je descendis de mon lit, pieds nuds,
décidée à trouver la clef du secrétaire
aux poisons ou à le poignarder, s’il se
réveillait. Ma douceur, ma soumission
apparente lui en avait imposé. Son
stilet était dans son fourreau ; je commençai
à m’en saisir et à le placer sur
son cœur. Je cherchai ensuite avec
précaution la clef du secrétaire, je la
trouvai dans la poche de son habit
et volai aux poisons. J’en pris un
assoupissant que je lui fis sentir à
plusieurs reprises, et j’attendis alors,
bien sûre qu’il serait réveillé par ses
camarades avant d’avoir rien pu entreprendre
contre moi.
J’eus soin de me munir d’un petit flacon de ce poison, de papier, d’encre