cinq heures du matin. L’attaque fut
impétueuse, la défense vive et constante ;
à la fin, notre supériorité, (car
la redoute ne renfermait pas plus de
deux cents hommes,) décida la victoire.
Mais tandis que nous franchissions
les fossés et pénétrions de toutes
parts dans l’ouvrage, un fracas épouvantable
surprend tout-à-coup, bouleverse,
enlève dans les airs une partie
des assaillans. Un atmosphère de soufre
nous suffoque, la terre ébranlée,
entrouverte, vomit ses entrailles de
feu jusques aux Cieux et soudain rappelle
et engloutit en son sein mille
infortunés qu’elle y avait lancés. Une
mine effroyable emporta la moitié du
Corps de Giulai. Je ne sais par quel
miracle je me trouvai, moi sixième,
sur la plage, vivant au milieu des
monceaux de terre et des corps enfouis.
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