barbe, un teint rosé, une taille
svelte ; c’en fut assez pour nous faire
concevoir le projet le plus romanesque.
Notre plan fut dressé de suite :
je devais jouer le rôle d’une amie
égarée, comme Julie, par le systême
bizarre des Misantrophiles, revenue
de son erreur et ramenée à la raison
par ses conseils. Dès-lors plus de difficulté
d’avoir accès chez cette tante
jusqu’à ce qu’on eût écrit à ma famille
irritée, et je restais sans scrupule
avec mon amie jusqu’à son raccommodement
avec son père.
» Ce plan dressé, je me pourvus d’habits analogues à mon dessein et Julie reprit ceux de son sexe. C’est ainsi que nous nous présentâmes le troisième jour à Francfort, chez Mlle. Brunher. Elle était de retour de Molsheim depuis un mois. On nous introduisit après mille précau-