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pauvre Pradislas… Ce jeune ami nous avait suivi à travers les bois, et au péril presque certain de sa vie, s’était élancé dans le torrent pour m’en arracher. Il me suppliait pour sa seule récompense, de me laisser suivre de loin jusqu’à Alvina. Pouvais-je refuser à l’être qui m’avait sauvée, un plaisir que je partageais, quelque périlleux qu’il fut ? Je repris mon chemin le long du torrent, et précédée du bon Pétrus. Quant à Ernest gravissant les crêtes des montagnes, il me suivait des yeux, en agitant un mouchoir blanc que je distinguais sur la verdure. Je vis cet aimable enfant franchir les ravins, les ruisseaux pour appercevoir un instant de plus sa bien aimée. Prête à entrer à Alvina, je lui répondis par le même signe. Ces deux pavillons de l’amour cessèrent alors de flotter sur nos têtes, et se placè-