rent sur nos yeux qui se cherchaient
en vain. Nous nous criâmes cet adieu,
ce mot si cruel pour les êtres qui
s’aiment et semblent n’avoir qu’une
vie pour deux ; et j’entrai dans Alvina,
village frontière, renommé par la police
cruelle qu’y exerçaient les Russes.
Le jour paraissait à peine, mon costume
était modeste, propre à l’illusion,
et ma monture conforme à mon
équipage. Nous passions devant le
corps-de-garde qui fait la limite de
Hongrie, le cœur me battait avec
violence, nous allions déboucher sur
le pont, lorsqu’une voix terrible sort
d’une guérite délabrée et me crie :
alte-là ! Un soldat Russe, saute à
la bride de l’âne, mon enfant pousse
un cri de frayeur, Petrus pâlit, et
j’allais rester interdite : néanmoins
rappellant mon courage et prenant
le patois du pays, j’explique à la
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