et de toutes les passions qui les détruisent.
Elle avait adoré son père,
elle m’avait vu, dès-lors j’étais devenu
pour elle la vertu, l’univers entier. Elle
était naïve comme l’innocence même,
et sa conduite avait eu tous les écarts
de l’erreur. Bonne, sensible, elle
avait cependant montré dans la carrière
militaire, le sang-froid du
courage qui ferme les yeux sur la
nature souffrante. Tous ces contrastes
étranges étaient le fruit d’une éducation
trop champêtre, où le cœur
en effervescence suit avec candeur
ses impressions. Revenue aux premiers
sentimens de la nature, la douleur
de Julie était inexprimable, et sa
pensée, parcourant comme un trait
sa vie passée, lui peignait sans cesse
la malédiction paternelle planant sur
sa tête.
» Je pris les vêtemens d’un jeune