Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/333

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le plaignait, et l’on ne s’occupait que de la guérison de sa fille.

» Je m’accoutumai bientôt aux travaux champêtres. Ces forêts sombres, ces torrens, ces sites sauvages, où l’industrie de l’homme jette adroitement quelques semences, ces récoltes rares, sur des coteaux à pic, et qui dans leurs ondulations orageuses, au-dessus des rochers semblaient peindre la chevelure hérissée de la nature irritée contre moi, tout contribuait à me jetter dans une mélancolie profonde ; tout me retraçait aussi le souvenir de mes parens infortunés. Là, la fougue de la jeunesse s’amortit ; là, le phantôme de la gloire s’abaissa devant le grand tableau de la nature et je retrouvai mon cœur, des souvenirs et des larmes. Une amie mourante, une amante perdue, un père désolé, en

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