Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/346

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nest, son regard changeait d’expression, devenait dur, presque menaçant, et exprimait tous les transports de la jalousie.

Je ne cacherai point que la vue d’Ernest venait de rallumer dans mon cœur, tous les sentimens que j’avais éprouvés et que la chaîne de mes malheurs n’avait pu affaiblir ; mais l’idée de ce mariage, l’aveu d’une rivale, l’idée des épreuves que j’avais subies, épreuves faites pour éloigner à jamais mon ami, un retour sur moi-même, un regard sur ce qui m’entourait, tout me détermina à la dissimulation et à un prompt départ.

Je ne pouvais me dispenser néanmoins de donner quelques jours à mes bienfaiteurs. Le Baron me comblait d’attentions. Je crus remarquer dans celles d’Ernest plus que des égards ; mais nous devant à tous deux