prison ? Comment sortir du territoire
sans repasser ce pont funeste ?
Telles étaient les réflexions qui m’assiégeaient
dans un réduit obscur, préparé
à la cazerne d’Alvina, lorsque je
reçus, le soir, d’une main inconnue,
trois matelats et les accessoires d’un
bon coucher pour mon cher Edvinski.
Une lampe funèbre et des inscriptions
horribles et ménaçantes, tels
étaient les objets qui frappaient mes
regards interdits en fixant les murs
de ma prison. La fatigue du jour
l’emporta enfin, et malgré les inquiétudes
dont j’étais dévorée, je succombai
au sommeil. L’image d’Ernest ne
me quittait point. Il n’est pas de péril
que l’amour ne dissipe en songe, de
situation qu’il n’embellisse : et c’est
avec étonnement que je me rappelle
la délicieuse rêverie où j’étais plongée,
elle s’accroissait au point que je
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