croyais respirer sur les lèvres d’Ernest,
et cueillir le premier souffle de l’amour,
lorsqu’un baiser plus qu’idéal
me réveille en sursaut : je m’agite,
m’élance et distingue, ô surprise !
horreur ! le petit Sergent du corps-de-garde,
assis sur mon lit et me
fixant avec impudence. « Je t’ai
reconnue, me dit-il, avec une assurance
dont on ne se faisait pas
encore une idée alors : tu es la
Comtesse Pauliska, je t’ai vue à
Varsovie… et moi je suis Français
de naissance, vainqueur avec les
Russes et ton gardien ; c’est-à-dire
maître de ton sort. Prononce toi-même,
ta destinée est dans tes
mains : dors encore, et tu es libre
à ton réveil : le moindre bruit, tu
es perdue ». Il achevait à peine ces
mots le monstre, également difforme
d’esprit et de corps, que sa licence
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