sage de cette petite ville, lorsqu’en
passant devant le café militaire, je
crus, au clair de la lune, reconnaître
les chevaux et le valet de Pradislas.
Je jettai un regard à travers les vitraux
du café, et je vis mon ami aux prises
avec une foule de joueurs de tout uniforme.
Je l’avoue ; mon cœur fut serré ;
mes yeux se remplirent de pleurs et je
lui écrivais le soir même, après être
rentrée, lorsqu’un grand bruit se fit
entendre sur la place. J’ouvre ma croisée,
j’entends le cliquetis des épées,
des voix confuses font retentir à mes
oreilles le nom d’Ernest, je tombe sans
connaissance, et j’ignore encore par
quel secours je me trouvai dans mon
lit. Le lendemain je reçus ce billet :
« Oubliez-moi : je suis le dernier des hommes, j’ai trahi mes sermens,