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sceau du souvenir des victoires communes et des glorieux faits d’armes des aïeux[1].

Un des résultats de la mission de M. de Belvèze fut l’établissement d’un consulat général de France au Canada, et la modification du tarif français pour l’introduction des bois et des navires canadiens en France. Les échanges directs, par voie maritime, entre la France et le Canada, deviennent aussi plus nombreux à partir de cette époque.


On le voit par tous ces faits, le lien de subordination dans lequel était encore le Canada vis-à-vis de l’Angleterre devenait tous les jours plus faible et plus relâché. En fait, le gouvernement de la Colonie tendait, même sans se l’avouer peut-être à lui-même, à une indépendance complète vis-à-vis de la métropole, et l’autorité de celle-ci, dans les affaires intérieures du Canada, n’était plus guère que nominale.

Un des nouveaux symptômes de ce nouvel ordre de choses fut la modification apportée dans la composition du Conseil législatif, cette sorte de Chambre haute dont les attributions avaient été calquées sur celles de la Chambre des lords et dont le concours était nécessaire pour l’élaboration et l’adoption définitive des lois.

  1. Un peu plus tard, la ville de Québec ayant eu l’idée d’élever un autre monument commémoratif sur l’emplacement de la bataille de Sainte-Foy, la France voulut contribuer à cette œuvre nationale et donna une statue de la Victoire qui fut placée, en 1863, sur le faite du monument. Une seconde fête eut lieu à cette occasion. Une autre démonstration remarquable fut celle que fit la ville de Montréal en érigeant un monument à la mémoire des victimes du mouvement insurrectionnel de 1837-1838. C’est la glorification, après la réhabilitation, de ces défenseurs et de ces martyrs de la cause du Canada français.